Sous dialyses Charline Lambert

Note : 5 sur 5.

Mots clés

poèmes   recueil de poèmes   poésie   quête   recueil   poetique   écrivain femme   obsessions   eau   mer   renaissance  

Présentation

« Elle divague, ivre, elle s’épuise, elle se multiplie en vagues, en houles, en geysers, s’élève à la millième puissance jusqu’à devenir cette équation fluviale où toutes les eaux se tressent et courent vers la mer. » Charline Lambert est née en 1989 en Belgique. Après Chanvre et lierre (éditions Le Taillis Pré), Sous dialyses est son second recueil poétique.

Mon avis

Tout d’abord, je remercie vivement Babelio et les éditions l’Age d’homme qui m’ont permis de découvrir ce recueil de poèmes via l’opération masse critique. Il ne me sera pas aisé d’en faire une critique car la poésie est un art particulier et tellement personnel qu’il est difficile d’en cerner la quintessence.

Sous-dialyses est le second recueil de poèmes de Charline Lambert après « Chanvre et lierre ». La couverture noire et blanche, un collage de David Delruelle, évoque une personne (féminine) qui flotte bras tendus vers l’arrière comme si quelque chose la retenait ou l’attirait vers le fond. Est-elle « noyée » ou « libérée » ?

Le titre « sous-dialyses » renvoi à un terme médical qui définit le procédé thérapeutique temporaire ou définitif qui permet d’éliminer les toxines et l’eau qui sont contenues en trop grande quantité dans le sang, lorsque les reins ne sont plus en mesure d’assurer leur fonctions de maintien de l’organisme dans un équilibre en eau, sodium, potassium aussi parfait que possible. En bref, un procédé médical qui pallie à l’insuffisance rénale. La dialyse permet de filtrer le sang de ses déchets.
Il me semble que les poèmes nous renvoient donc aux éléments tels que l’air, l’eau. C’est une histoire de « Elle » et « Lui ». Elle est l’air, elle est l’eau qui bouillonne, tourbillonne, qui coule, qui s’écoule lentement ou vivement. Elle est libre de toute entrave, de toutes limites, aérienne. Lui, c’est le désir, celui qui « alourdi » le « Elle », qui délimite des frontières, ce corps qui est « concret ».

C’est donc à mon sens, une histoire de contraintes des corps contre la liberté de l’esprit. Une lutte permanente où l’issue n’est jamais gagnée d’avance. L’eau, l’air, le sang, l’oxygène s’affrontent, s’exposent et explosent pour mieux renaitre après.

Vivre sous dialyses c’est vivre sous assistance, être dépendant.
Elle renvoie donc au fait d’être « prisonnier » d’une dépendance à la fois contraignante, réductive mais libératrice. Réductive et contraignante puisqu’elle « attache » et ramène irrémédiablement au concret, libératrice puisqu’elle permet l’évasion, la « guérison », la régénérescence.

La poésie de Charline Lambert est telle une grande bouffée d’air, tonique, toute en verve, volubile, explosive, en mouvement perpétuel, déferlante et sensuelle parfois même brutale; le style est épuré, dépouillé voire minimaliste. Elle décrit une ouverture à l’autre, au monde. C’est une ode à la renaissance, à la vitalité et à l’infini.
C’est un recueil que je garderai à portée de main, pas loin, sur ma table de chevet afin d’y revenir, souvent, de m’y noyer, m’y purifier et m’y régénérer.

J’espère ne pas avoir trop trahi les intentions de l’auteure avec mes interprétations personnelles qui sont bien sûr très subjectives et tout à fait modestes en matière de poésie.

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