
Mes mots clés:
tragédie roman thriller romans policiers et polars action exploration huis-clos cauchemars violence folie tempête navigation vengeance psychologie militaire guerre marins mer meurtre littérature française
Le Pitch:
Entre la guerre d’Afghanistan et l’atlantique nord, un page-turner qui vous plonge dans la tempête des âmes et une mer rouge sang.Au large des côtes du Finistère, un chalutier à la dérive est localisé. Lors de l’opération de sauvetage, une femme est retrouvée dans une remise, prostrée, terrorisée et amnésique. Le reste de l’équipage a disparu. Parmi eux se trouvaient trois anciens militaires français. Xavier Kerlic, Franck Lecostumer et Paul Brive avaient embarqué sur le Doux Frimaire à Concarneau, encadrés par le lieutenant Emily Garcia, des services sociaux de la Défense. Celle-ci devait expérimenter avec eux une méthode de lutte contre le stress post-traumatique en les insérant dans un groupe d’hommes soudés par de rudes conditions de travail ? les marins du Doux Frimaire. » Je ne le sens pas, ce coup. Qu’est-ce qu’on vient faire dans cette galère ? » avait lancé Franck en montant à bord, avant que le chalutier ne lève l’ancre en direction de la mer d’Irlande et ne disparaisse des radars…
Mon avis:
Raz de marée ? Lame de fond ? Ce sont les premiers mots qui me viennent spontanément à l’esprit pour exprimer mon ressenti à propos de ce thriller aux accents du grand large et contre toutes attentes, j’ai été littéralement « emportée » dans cet univers. Pourtant pas ma « tasse de thé » à la base, ayant une phobie des milieux marins !
Alternativement embarqués dans l’Atlantique nord à bord d’un chalutier pour le présent puis « projetés » durant la guerre en Afghanistan avec différents « flashbacks » pour le passé. Un contraste saisissant et un grand écart permanent entre l’immensité de la « mer » et la brutalité de la « guerre ».
Après un prologue « choc », […] on passe à l’ile de Batz où une maison a entièrement brulée avec son propriétaire, Walter Colley, à l’intérieur. Puis retour sur le chalutier avec trois personnages centraux : Xavier, le SDF, Paul, le prêtre et Franck dont on ne sait pas grand-chose sur le moment… […]
Au départ donc, rien ne relie ces quatre hommes. Xavier ex-sergent du génie, Paul, aumônier des armées, Franck, ex-tireur d’élite et Walter, infirmer ; Tous quatre ont l’armée française et la guerre en commun. […]
Pour cet étrange équipage, composé de marins aguerris aux rudes conditions de la pêche en haute mer et de ces trois anciens militaires souffrant de Stress Post-Traumatique à la suite des combats, le tout accompagné d’un agent des services sociaux du Ministère de la Défense, le lieutenant Emily Garcia, ce sera loin d’être une croisière tranquille. L’enquêteuse des assurances rejoindra la croisière par la suite… mais ne s’amusera pas ! […]
Les conditions à bord que l’auteur nous décrit si bien, sont impitoyables et implacables tout comme le sont les personnages. Dans ce récit, il est question de prise de conscience transcendantale de soi, de compréhension d’une réalité différente de celle qui est perçue (Ce qu’ils croient être la réalité pour eux, a basculé dans la violence et l’anarchie pour certains et la vengeance pour d’autres). La notion de justice (divine ? humaine ?) est aussi esquissée.
Plume nerveuse, glaçante même (autant que l’est la mer du Nord) et redoutablement efficace. Sèche, brève, incisive et tranchante, elle fait ressortir à merveille le parallélisme que constitue la brutalité sauvage de la mer et celle de la guerre. le style assez brusque, les successions de phrases courtes et percutantes transcrivent bien les esprits fracturés des « héros ». […]
Mise en route est un peu lente avec la « pose » du récit avec force détails pour les lieux et les personnages, mais ça permet de mieux les « visualiser » selon moi. On rejoint ensuite un rythme plus soutenu pour rencontrer de vraies scènes d’actions vers la fin : une recette correctement dosée à mon goût. J’ai juste trouvé le final un peu « capillotracté » …
Un grand merci @NetGalley et aux Éditions Belfond pour cette belle découverte. Je m’en vais acquérir « IBOGA » de ce pas !
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